recueil de poésie abstraite

voilà, l'ébauche de ce qui devrait compter sept poèmes environ, et qui ne rentre dans aucune case, donc je vais tâcher de fabriquer ma propre case.

C'est de la poésie que j'appelle "abstraite", si ça vous pompe l'air, dites-le moi, je le ferai dans mon coin.

Cicatrice

Circonvolutions nouées
dans l'entre-soi
ce qui m'incarne me foudroie

Je me heurte à l'écho du monde
à ces foules rocheuses
aux sbires hérissés de dents longues
dont l'engrenage s'acharne
à grimper le long de mon bras
aggrippé jusqu'à l'os

Je m'extirpe
Démantibulée
Et j'aggrave la morsure cynique
de ces immondes mandibules

Retranchez-moi
dans mes arpents de solitude
Retranchez-moi
de ces manifestations ensemblistes
Je n'y suis pour personne

Génuflexions

Et l'accent circonspect
De nos ruminations
Combien de déchéances
Et de prises d'otages
Nous maintiennent en cage

Il eût fallut un cygne
Plein de dextérité
Pour augurer d'un monde
Aux figures de proue
Debout devant l'orage

Nous pleurons sur nos tombes
Bien avant la saison
Désespérant du vide
Que nos imprécations
S'ingénuent à créer

Plus le temps s'amenuise
Plus nous nous entêtons
L'ombre mange nos crânes
Et la mort à venir
Obscurcit l'horizon

Il eût fallut un signe
De ces divinités
Dont nos livres abondent
Pour réveiller en nous
Le courage de vivre

Mascarade

Toujours les mêmes mots
Les mêmes flottements

La parole blessée qui bascule en sanglots
Les masques bousculés
Les mots cinglants qui brûlent
Les amitiés sanglées de pâles attitudes
Et les contrefaçons

Le rire ensanglanté de turpitude
En ce miroir arraisonné
Par les flambeurs d'un soir
Tirés à courte paille

Qui se jouera de nous ?
Qui mettrons-nous en joue ?
Embrasant l'impensable
Désintégrant nos âmes
Dans la colère d'un soir
Abreuvé d'histrions
Que la rage attisée
Par la désillusion
N'entache mes mains
De putréfaction